Leo Truyen, collectionneur de Westmalle

Leo Truyen, collectionneur de Westmalle

"Pour certains verres de calice, 1 000 euros sont offerts.

Impressionnant. Il n'y a pas d'autre mot pour décrire le contenu de l'ancien entrepôt de Bierhandel Truyen à Lier. Il abrite la plus grande collection de Westmalle au monde. Plus d'un millier d'objets liés à la célèbre abbaye - verres à bière, panneaux d'affichage, livres, cendriers, horloges, bouteilles, bibelots, enseignes lumineuses, tapis à bière, couteaux de poche, bouchons de couronne, missels, drapeaux, tonneaux de bière, boîtes d'allumettes, étiquettes, pots en pierre, portefeuilles, affiches, etc. pots en pierre, portefeuilles, affiches, robinets, jeux de cartes, thermomètres, décapsuleurs, morceaux de sucre, récipients de bière et de vin, cartes postales, tabliers, T-shirts, plats de service, vieilles factures, photographies, dessins et peintures - sont soigneusement exposés ici. "Quelqu'un a voulu en faire l'acquisition pour 100 000 euros, mais ma collection n'est pas à vendre", explique Leo Truyen (76 ans), ancien chef distributeur de Westmalle. "Si aucun membre de la famille ne reprend la gestion, je ferai don de tout aux frères.

Après la Première Guerre mondiale, Théodore Vanspringel, le grand-père de l'épouse de Truyen, a travaillé pour une entreprise qui vendait de la bière et d'autres boissons. Il est impossible de savoir quand Vanspringel a commencé à vendre Westmalle. Une liste de prix datant de 1926 est la plus ancienne "pièce à conviction" conservée. Quoi qu'il en soit, l'homme passait régulièrement une journée entière sur la route avec un cheval et une charrette pour aller chercher un chargement de cuves de "Dubbel Bruin" à Westmalle. Sa petite-fille Christiane Vanspringel a épousé Leo Truyen en 1968. Deux ans plus tard, ce dernier a commencé à travailler dans l'entreprise de bière de son beau-père. Ce dernier avait entre-temps développé l'entreprise et élargi la gamme de bières. Ce nouvel emploi marque également le début de l'œuvre de la vie de Truyen : la constitution d'une collection de tout ce qui a trait à la brasserie et à l'abbaye de Westmalle.

"Ma première pièce était un magnifique calice en verre, datant selon moi des années 1940 ou 1950", explique Truyen, avant de s'empresser de récupérer le précieux objet dans l'une des vitrines. "Vous pouvez voir que non seulement le verre, mais aussi le pied ont été meulés. Cette dernière a été supprimée par la suite pour des raisons d'économie - même le verre lui-même était alors moins taillé. Comme la plupart des autres objets de ma collection, j'ai généralement obtenu les verres à bière - au total, je possède actuellement environ 120 pièces - gratuitement. Mais aujourd'hui, ces vieux verres de Westmalle sont particulièrement convoités. Il fut un temps où l'on offrait jusqu'à mille euros pour un seul verre, mais la vente d'exemplaires aussi rares et presque introuvables ne m'intéresse pas".

Cendrier en porcelaine

Lorsque les frères Westmalle ont décidé, il y a plus de 20 ans, de travailler avec des distributeurs qui ne vendraient que leurs propres bières, Leo et Christiane n'ont pas hésité. Ils se sont débarrassés d'une partie de leur entreprise et ont alors fondé la Bierhandel Truyen. Rapidement, ils se sont également tournés vers l'exportation de la Westmalle, d'abord en Finlande, puis dans les autres pays scandinaves, ainsi qu'en Irlande et en Pologne. "Je suis particulièrement fier d'avoir sponsorisé une expédition au Mont Blanc - au début des années 1990, si je ne me trompe pas - au cours de laquelle toute l'équipe d'alpinistes a posé au sommet avec une bannière Westmalle. Cette photo m'a évidemment fait très plaisir".

Y a-t-il une autre pièce manquante dans l'immense collection de Truyen ? "J'ai une armoire pleine de cendriers Westmalle, mais je suis toujours à la recherche d'un grand cendrier en porcelaine verte des années 1960 ou 1970. Combien ai-je à disposition pour l'acquérir ? Je suis plutôt économe et, pour moi, cela doit rester un plaisir. Je ne donnerai pas plus de cent euros pour cet objet". "Mais cela ne suffira pas", prédit Christiane. "Il y a en effet des collectionneurs qui donneraient beaucoup plus", reconnaît sa moitié, "mais je n'abandonnerai pas mon sommeil pour cela. D'ailleurs, je cherche encore certaines lunettes, mais je ne vais certainement pas les payer mille euros chacune."

Le plus grand malentendu

"Je n'ai pas l'intention de gagner de l'argent avec mon hobby. Sur rendez-vous et avec un groupe de six personnes maximum, tout le monde peut venir voir ma collection gratuitement. Nous offrons même aux visiteurs de la bière et du fromage, de Westmalle bien sûr". Mais ceux qui espèrent trouver ici une pièce de collection ou un cadeau original reviendront de loin. "Dans notre entrepôt de Lint, j'ai encore trois cents à quatre cents doubles verres et ils sont à vendre", explique Truyens.

Selon l'ancien distributeur en chef de Westmalle, quel est le plus grand malentendu concernant les trappistes ? "Je ne cesse de m'étonner que les gens confondent une Leffe ou une Grimbergen avec une trappiste. La différence entre une trappiste et une bière d'abbaye ne semble toujours pas comprise par de nombreux Belges. On constate souvent que les amateurs de bière étrangers qui visitent notre pays en savent beaucoup plus sur notre bière que les Belges eux-mêmes. Une autre erreur parfois commise est que la Westmalle Dubbel doit sa couleur foncée à l'utilisation de malt torréfié. Ce n'est pas le cas. La bière est brassée avec du malt pâle, mais on y ajoute du sucre candi. C'est la véritable raison pour laquelle la Dubbel est une bière brune. La touche brûlée provient du sucre candi et non du malt. J'espère ainsi, en toute modestie, contribuer à la connaissance de notre patrimoine national".

Leo Truyen, Mechelsesteenweg 24, 2500 Lier - 0495 23 75 12 - [email protected]